Aller au contenu principal
07/10/2025

Voyager seul en fauteuil roulant : guide complet et conseils pratiques

Partir seul à la découverte du monde quand on est en fauteuil roulant peut sembler intimidant. Pourtant, comme le prouve Gwenaël Le Guillouzer, nomade digital et voyageur handi à plein temps, c’est non seulement possible, mais aussi incroyablement libérateur. Depuis 2018, Gwenaël parcourt le monde en autonomie, et il partage ici son expérience et ses astuces pour transformer chaque obstacle en opportunité.

Retrouvez ses aventures sur Globe Rouleur.

Se préparer à partir : poser les bases de l’aventure

Se poser les bonnes questions​

Avant de mettre un pied dehors, il faut se poser les bonnes questions. Quels sont vos besoins pour rester autonome ? Quels types d’activités voulez-vous réaliser ? Combien de temps êtes-vous prêt à passer dans les transports ?

Gwenaël raconte que ses premiers voyages seuls ont été motivés par un mélange de curiosité et d’envie de liberté :

“J’ai découvert sur Instagram des personnes en fauteuil qui voyageaient. Cela m’a prouvé que je pouvais le faire. Mes proches voyageaient beaucoup et j’étais un peu envieux, mais ces profils m’ont donné le déclic : il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas”.

Choisir sa destination

Ses premières destinations : la Guadeloupe, Tenerife et la Grèce, toutes vécues en autonomie grâce à une préparation minutieuse et des hébergements adaptés. Pour lui, l’anticipation est essentielle, mais il garde une part de spontanéité. 

Certaines destinations peuvent sembler trop compliquées, mais Gwenaël a une approche simple :

“Je choisis d’abord le pays pour son climat, sa beauté, ou ses paysages. L’accessibilité vient ensuite, surtout pour le logement. Pour les activités touristiques, je m’adapte sur place.”

Pour préparer des destinations inconnues, il consulte la communauté handi sur Instagram ou ses amis qui y sont déjà allés, et croise les informations avec des guides locaux. Cette démarche lui permet de savoir si le voyage est jouable sans se limiter à cause du handicap.

Notre conseil 

Pour un premier voyage et si vous souhaitez vous rassurer, privilégiez une destination familière ou proche, afin de prendre vos marques et trouver facilement vos routines. Certains pays sont plus accessibles que d’autres : pour limiter le stress et les risques d’incident, privilégiez les destinations dans lesquelles les infrastructures sont pensées pour être inclusives (les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Canada en sont de bons exemples).

L’hébergement : votre base de sécurité

Choisir son logement est un point clé pour voyager en fauteuil. En particulier quand on voyage solo, car il faut pouvoir y être pleinement autonome. Il doit être accessible, sûr et pratique pour que vous puissiez profiter de vos journées sans stress. Gwenaël préfère généralement les hôtels pour les courts séjours, mais pour les séjours plus longs, il opte pour Airbnb.

“Je pose toujours énormément de questions aux propriétaires. Je demande des photos, des mesures, je vérifie que le lit est à bonne hauteur, que la salle de bain est adaptée. C’est le pilier de ma tranquillité sur place.”

Être en centre-ville est un vrai atout : vous êtes proche des transports, des commerces et des sites touristiques, ce qui réduit la fatigue et le stress liés aux déplacements. Des plateformes comme Toolib peuvent aussi filtrer les logements adaptés à vos besoins, même si elles restent limitées au territoire français.

Votre check-list des points à vérifier   

  • La localisation (plutôt en centre-ville pour réduire les déplacements)
  • La possibilité d’accéder à l’hôtel en autonomie
  • Les largeurs de porte
  • La hauteur du lit
  • La présence de barres d’appui dans la douche et les WC
  • La disponibilité d’un siège de douche

Retrouvez tous nos conseils pour réserver un logement accessible dans cet article.

Se déplacer : anticiper pour rester autonome

Rejoindre son lieu de vacances

Le choix du transport est crucial et dépend de votre destination et de votre autonomie. Avion, train ou véhicule personnel, chaque moyen de transport a ses avantages et ses limites.

“Prendre l’avion peut être stressant : votre fauteuil part en soute, les transferts sont longs et fatigants. Le train est souvent plus simple, surtout pour un premier voyage, car vous pouvez rester dans votre fauteuil et arriver directement en centre-ville. Les bus longue distance sont possibles, mais il faut bien vérifier l’accessibilité.”

Se déplacer une fois à destination

Sur place, renseignez-vous sur le site de la destination dans laquelle vous vous trouvez pour vérifier l’accessibilité des transports en commun. Selon les endroits et vos possibilités de conduite, la voiture peut être un vrai soulagement et vous permettre de vous éloigner des villes. 

Gwenaël utilise un système de conduite adapté, le système “Papillon”, ce qui lui permet de se déplacer facilement et de gérer son autonomie loin des transports en commun compliqués.

❗ Attention : ce dispositif n’est pas homologué partout et peut poser des soucis d’assurance. Il est par ailleurs déconseillé si vous êtes spastique, en l’absence de protection des pédales. Renseignez-vous bien avec votre assureur avant le départ pour vérifier que vous êtes couvert en cas d’accident si vous souhaitez l’utiliser.

Les loueurs traditionnels proposent peu de voitures équipées pour les personnes à mobilité réduite (conduite à la main), mais cela peut être le cas en Amérique du Nord par exemple. En France, le site Wheeliz propose de la location de voitures adaptées entre particuliers.

Ressources utiles

Retrouvez toutes les informations à connaître pour vos déplacements dans nos articles sur le train, l’avion et les systèmes d’adaptation de votre véhicule.

Anticiper les aléas du quotidien

Savoir s'adapter

Voyager en fauteuil implique de prévoir certains imprévus, mais ils ne doivent pas vous freiner.

“Au Maroc, un car n’était pas accessible. Heureusement, d’autres voyageurs m’ont aidé. Mais il faut expliquer clairement ce dont vous avez besoin pour éviter un accident ou d’abîmer votre fauteuil.”

Choisir ses activités

Pour les activités de loisirs, vérifiez que le personnel est formé, que les transferts sont possibles et que les infrastructures sont adaptées. N’hésitez pas à donner un maximum de détails sur vos besoins, vos contraintes ou vos inquiétudes… Mais aussi vos expériences, et la manière dont vous vous y êtes pris pour vos précédentes activités. Pour plus d’informations, allez consulter le site internet du prestataire qui réalise l’activité, et appelez-le pour confirmer que cela vous convienne. Vous pouvez également vous adresser à l’office du tourisme de l’endroit où vous vous trouvez, ou à la conciergerie de votre hôtel si elle existe. Et surtout, n’hésitez pas à dire stop si une situation vous met mal à l’aise !

Partir équipé

Pour rester autonome, Gwenaël a toujours sur lui sa trousse à outils et du matériel pour les petites réparations. Cela lui permet de résoudre des imprévus simples sans dépendre de personne. 

N’oubliez pas…

  • Retrouvez la check-list des équipements indispensables pour les voyageurs en fauteuil dans cet article.
  • Pensez à vous assurer quand vous voyagez, en particulier si vous sortez de l’Union Européenne ! Les frais médicaux peuvent monter vite en cas de problème, une assurance voyage vous met à l’abri en cas de besoin.
  • Avant votre départ, vérifiez votre équipement : visserie, pneus, chambre à air… Tout ce qui peut être remplacé avant de partir vous enlèvera des risques d’incident sur place.

Voyager en toute sécurité et garder la liberté

Même en solo, il est possible de bénéficier d’un soutien ponctuel, en demandant de l’aide sur place. Il est rare que les personnes que vous croisez refusent de vous aider : vous adresser à eux est souvent l’occasion de belles rencontres, sous réserve de bien expliquer vos besoins et la manière dont vous souhaitez qu’on vous aide.

“Voyager m’a rendu plus autonome et confiant. Chaque obstacle devient une opportunité et chaque destination, une aventure. Demander de l’aide, poser des questions, préparer son matériel… tout ça, ce n’est pas de la dépendance, c’est de l’autonomie.”

Partir seul(e) vous inquiète ?

Sachez qu’il existe des services d’accompagnement qui peuvent vous permettre de partir avec une personne de confiance, pour votre trajet ou toute la durée de votre voyage. C’est le cas par exemple de Handi’TourGuide. Plus d’informations sur les services d’accompagnement sont également disponibles sur le site de l’Anaé.

Voyager seul en fauteuil roulant est un défi, mais c’est surtout une aventure qui change la perception de sa propre autonomie. Avec un peu de préparation, un réseau pour s’inspirer et le courage de se lancer, chaque voyage devient une expérience enrichissante et libératrice.

Prêt à partir ? Trouvez votre prochaine destination dans nos articles itinéraires ou réservez votre voyage !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *